
L’assurance-vie est l’un des piliers du patrimoine avec la résidence principale. Elle permet de se créer un patrimoine financier, liquide, dans un cadre fiscal optimal.
Mais cet outil ne doit pas être considéré comme un simple placement, à peu près identique pour tous. Il peut être travaillé de nombreuses manières et, une analyse approfondie du patrimoine et des objectifs doit être menée avant de souscrire à un contrat d’assurance-vie. Il est nécessaire de toujours se demander si ce type de contrat est vraiment la bonne solution pour le cas patrimonial qui se présente.
Les questions qui se posent avant de souscrire à un contrat d’assurance-vie sont nombreuses. La première à se poser est celle du besoin patrimonial. Nous ne conseillons ce placement qu’à des clients qui souhaitent :
- Epargner prudemment, avec un risque faible en capital, avec un objectif de performance de 1,5% et 2,5%, et la volonté d’avoir une partie de ce placement (la part investie en fonds euro, garantie en capital par l’assureur et dont la valorisation quotidienne ne dépend pas de l’évolution des marchés financiers) accessible en quelques jours. Dans un patrimoine financier, les livrets représentent la liquidité immédiate, disponible instantanément. Une assurance-vie prudente est synonyme de disponibilité partielle, en quelques jours.
- Diversifier son patrimoine financier et capitaliser sans se créer de revenus complémentaires imposables.
- Transmettre des sommes à des bénéficiaires identifiés, en profitant des abattements liés aux versements avant 70 ans notamment. Nous vous invitons à vous reporter aux fiches fiscalité de l’assurance-vie à ce sujet.
Dans ce dernier cas, il s’agit donc d’une façon d’épargner pour les autres, afin de les protéger, tout en gardant cet argent disponible dans son propre patrimoine en cas de besoin. Néanmoins, l’horizon d’investissement est généralement long. Si un niveau de risque élevé est accepté par le souscripteur, il est possible d’atteindre des objectifs de performance au-delà de 6%.
La clause bénéficiaire
Une fois que l’on a identifié l’assurance vie comme le placement adapté, il est temps de se pencher sur un point extrêmement important, peut-être le plus important dans un contrat : la clause bénéficiaire (Quels sont les grands principes à suivre pour rédiger la clause bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie ?). La très grande majorité des contrats sont souscrits sans porter l’attention nécessaire à ce point pourtant capital. La clause bénéficiaire standard « mon conjoint à défaut mes enfants » est alors mise en place par défaut. Les conséquences peuvent être gravissimes. Prenons un exemple : si deux partenaires de PACS ont un enfant et un contrat d’assurance-vie avec une clause standard, en cas de décès, c’est l’enfant qui hérite. Le partenaire de pacs n’étant pas un conjoint ; le terme conjoint étant toujours synonyme de mariage.
Autre exemple, dans le cadre d’un mariage, afin de protéger son conjoint sans alourdir la succession de ses enfants, il est également possible de mettre en place une clause bénéficiaire démembrée (Comment utiliser la clause bénéficiaire démembrée d’un contrat d’assurance-vie pour protéger le conjoint survivant sans alourdir sa succession ?). Il s’agit là d’économies de droits de succession conséquents à réaliser sans renoncer pour autant à la protection du conjoint survivant.
Allocation des contrats
Une fois le cadre juridique posé, place au financier. Il convient de se préoccuper des supports d’investissement du contrat, en sachant que l’univers d’investissement est vaste (si le contrat est bon…). Trop de clients nous demandent encore « quel est le rendement de votre assurance-vie ? ». La réponse ne peut pas être mécanique. En effet, un conseiller en gestion de patrimoine n’est pas et ne doit pas être dépendant d’un seul contrat et donc d’un seul assureur. Il doit aller chercher, après avoir étudié plusieurs contrats de diverses compagnies d’assurance, le ou les plus adaptés aux besoins de son client.
La performance long terme d’un contrat dépend de son allocation définie en fonction du risque accepté par le souscripteur. Sur un contrat d’assurance-vie on distingue deux grandes catégories d’actifs :
- Le fonds euro, garanti en capital par l’assureur, qui délivre un rendement capitalisé annuellement, versé en règle générale en février ou en mars. L’assureur afin de protéger le rendement du fonds (qui diminue avec la baisse des taux que nous connaissons ces dernières années) limite souvent l’investissement sur ce support à 50% ou 70% des versements, ce qui est une tendance générale actuellement sur le marché.
- Les unités de comptes qui sont des placements non garantis en capital. Ces supports peuvent être des actions, des obligations ou encore de l’immobilier.
C’est l’allocation qui sera réalisée en mêlant fonds euro et diverses unités de compte, selon le risque et les objectifs du souscripteur, qui déterminera si le contrat est prudent, offensif ou entre deux (équilibré). Cette allocation doit être précisément expliquée par le Conseiller afin que le risque pris soit supportable et intégré à la stratégie patrimoniale.
Très souvent nous conseillons de mettre en place une assurance-vie prudente pour les placements qui pourraient être retirés rapidement (court terme) et une assurance-vie offensive pour les placements à long terme. Accompagner l’assurance-vie offensive de versements mensuels programmés (Pourquoi mettre en place des versements mensuels programmés sur un investissement offensif (volatilité élevée) ?) est une idée à étudier pour lisser les points d’entrée. Les questions de gestion active / passive (via les ETF) se posent également (Pourquoi investir dans un ETF (Exchange Traded Funds) et comment bien le sélectionner ?).
Stratégies patrimoniales
L’assurance-vie est un outil patrimonial puissant à utiliser en connaissance de causes. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de stratégies qui peuvent être utilisées :
Peut-on transférer un contrat d’assurance-vie ?
Vaut-il mieux verser sur un ancien contrat d’assurance-vie ou en ouvrir un nouveau ?
Pourquoi investir dans un ETF (Exchange Traded Funds) et comment bien le sélectionner ?
Comment utiliser un contrat d’assurance-vie en co-souscription pour protéger le conjoint survivant ?
Faut-il choisir la gestion active (OPCVM) ou passive (ETF) ?
Un mineur peut-il souscrire un contrat d’assurance-vie ?
Pourquoi démembrer un contrat de capitalisation ?