
Traiter du patrimoine financier, c’est aborder des notions extrêmement larges qui vont des supports liquides, courts termes, prudents, à des investissements beaucoup plus offensifs, long-terme, cotés ou non, avec un effet de levier financier (crédit).
Comme toujours en matière de gestion de patrimoine, il est nécessaire de partir de ses besoins et de ses objectifs pour construire une stratégie patrimoniale globale cohérente.
Un patrimoine équilibré est avant tout un patrimoine constitué d’immobilier et de financier, dans le but de résister au mieux aux différentes crises pouvant se présenter. Tout parier sur l’un ou l’autre n’a pas de sens. C’est pour cela que nous accompagnons nos clients sur l’ensemble de ces sujets.
Créer des poches que l’on identifie avec un horizon d’investissement
Il convient de se s’interroger dans un premier temps, au vu de ses liquidités disponibles ou à investir, sur les sommes dont on a réellement besoin à court terme. Avec quelle somme mobilisable en quelques jours sur mon compte bancaire suis-je à l’aise ?
Ces sommes à court terme sont représentées par :
- Le cash du compte bancaire.
- Les livrets (Livret A, Livret de Développement Durable, comptes sur Livret…) mobilisables en quelques instants. Le virement est quasi instantané lorsqu’il est réalisé par internet.
- Les supports garantis en capital et prudents (fonds euro des assurances-vie, PEL, OPCVM prudents…). Il est possible de récupérer ces sommes en quelques jours.
Surtout, l’ensemble de ces supports ne dépend pas ou peu de l’évolution des marchés financiers. Lorsqu’un investisseur en a besoin rapidement, les sommes sont mobilisables dans tous les cas. Cette liquidité immédiate implique un rendement faible, logique compte tenu du couple rendement / risque.
Le court terme n’empêche pas d’intégrer ces sommes à des supports cohérents dans une stratégie patrimoniale : succession, protection des proches, transmission aux enfants…
Une assurance-vie prudente, c’est-à-dire avec au moins 50% de fonds euro garantis en capital par l’assureur et une allocation peu volatile, peut répondre à ce besoin. Elle sera toujours préférable aux livrets qui rapportent généralement moins et ne procurent aucun avantage sur le plan successoral.
A l’opposé de cette stratégie, se trouvent les placements offensifs. Ils ont un objectif de rendement élevé impliquant un risque important et imposant une durée de placement longue, souvent de 6 à 10 ans. Il faut donc placer dans cette poche des sommes dont l’investisseur n’aura pas besoin à court ou moyen terme.
Les variations peuvent être fortes. Une baisse brutale ne doit pas être source d’inquiétude (Comment réagir face à une baisse de ses placements ? Les bons réflexes à avoir). Il s’agira souvent d’une occasion de renforcer son investissement afin de faire baisser le prix moyen d’acquisition.
Les sommes placées sur ce type de support sont par exemple :
- Les actions cotées, les OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières) actions et les trackers (Pourquoi investir dans un ETF (Exchange Traded Funds) et comment bien le sélectionner ?). Tous les investissements peuvent être détenus via un PEA ou compte-titres.
- Le Private Equity, c’est-à-dire les obligations et actions non cotées. Ces fonds prennent habituellement la forme de FPCI (Fonds Professionnels de Capital Investissement), FCPR (Fonds Commun de Placement à Risque) ou FPS (Fonds Professionnel Spécialisé). Il s’agit de fonds dans lesquels les investisseurs placent des sommes bloquées sur des périodes longues. La stratégie et la liquidité éventuelle sont à définir en avance. Entrent également dans cette catégorie, les fonds de défiscalisation type FIP (Fonds d’Investissement de Proximité), FCPI (Fonds Commun de Placement dans l’Innovation), FIP Corse et FIP Outre-Mer.
Si le placement le permet, nous conseillons de mettre en place des versements mensuels programmés afin de lisser les points d’entrée.
Finalement, deux grandes poches sont formées et identifiables :
- Une poche court terme avec un objectif prudent et liquide.
- Une poche long-terme avec un objectif offensif et immobilisé sur une longue période.
Investir une capacité d’épargne
En parallèle de l’argent immédiatement disponible, les investisseurs doivent s’interroger sur la somme qu’ils sont en capacité d’épargner mensuellement. Il est possible de commencer avec des montants relativement faibles, de l’ordre de 100 € / mois.
La répétition d’une épargne forcée, même minime, permet de créer et d’atteindre des objectifs intéressants sur une longue période. Selon la stratégie mise en place, cette capacité d’épargne pourra être investie par exemple sur un ou plusieurs des placements suivants :
- Une assurance-vie prudente ou offensive : objectif de création d’une épargne prudente disponible et/ou offensive long-terme (cette dernière est très efficace avec les versements mensuels programmés).
- Un PER (Plan d’Epargne Retraite) : objectif d’épargne retraite et de défiscalisation.
- Une SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) : objectif de créer un patrimoine combinant des aspects immobiliers et financiers.
- Une assurance décès : objectif de protection du conjoint survivant. Il s’agit d’une assurance à fonds perdus.
L’avantage de l’ensemble de ces placements mensuels est qu’ils peuvent être interrompus ou modulés à la hausse ou à la baisse très facilement. Il n’y a pas d’obligation de poursuite de l’épargne comme avec un prêt qui, bien sûr, se doit d’être remboursé.
Actifs de rendement
L’un des objectifs régulièrement affiché par nos clients est de percevoir des revenus complémentaires. Il convient donc de faire appel à des actifs de rendement. Plusieurs choix s’offrent alors à l’investisseur :
- Des SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) en direct. Ces solutions sont à mi-chemin entre les mondes financiers et immobiliers.
- Un mandat obligataire. Accessible à partir de 5 000 000 €, le plus souvent pour des questions de diversifications. En effet, les obligations ont souvent un montant minimal de 100 000 € lors de l’émission. L’objectif est de percevoir les coupons obligataires. Cette stratégie est donc plutôt réservée aux grandes fortunes ou aux personnes morales (fondations et trésorerie de sociétés).
- Un placement garanti en capital combiné avec un placement offensif. Le placement garanti sert à assurer les retraits pendant par exemple 10 ans. Sur cette même période est placé l’investissement offensif qui a pour objectif de générer de la performance. A terme il viendra réalimenter la poche assurant les retraits.
Choisir les bons placements et éviter les arnaques
Une fois défini vos besoins, vos objectifs, vos disponibilités immédiates et mensuelles, il conviendra de choisir et d’être conseillé sur les solutions à mettre en place. Certaines requièrent de faire appel à des produits financiers et ceux-ci ne manquent pas ! Mais comment faire le tri entre toutes ces options ?
En premier lieu, plutôt qu’une approche produit impulsée par certains vendeurs, nous préférons, bien sûr, une approche globale, accompagnée d’un conseil patrimonial prenant en compte les spécificités de chaque investisseur. En outre, les investissements doivent être suivis dans le temps, ne choisissez donc que des intermédiaires qui prévoient un interlocuteur dédié pour le suivi des solutions mises en place.
Nous le répétons souvent à nos clients, la gestion de patrimoine prend du temps. Prenez ainsi le temps d’analyser et de comprendre les solutions proposées. Si vous avez le moindre doute, ne réalisez pas le placement.
Méfiez-vous des rendements trop attractifs et des placements exotiques et alternatifs afin d’éviter les arnaques. Nous vous conseillons à cet effet la lecture de l’article : Comment être sûr de ne pas se faire escroquer en investissant dans un produit financier ? Que faire en cas d’escroquerie et que peut espérer l’investisseur lésé ?
Stratégies patrimoniales
Il existe donc de nombreuses solutions d’investissement pour diversifier son patrimoine financier, mais il convient de bien en comprendre le fonctionnement, le risque et l’horizon d’investissement. Les sommes allouées dépendent des objectifs individuels de chaque investisseur.
Les stratégies suivantes sont à étudier dans le cadre d’une approche globale :
Faut-il souscrire une assurance décès pour protéger son conjoint ?
Comment réagir face à une baisse de ses placements ? Les bons réflexes à avoir
Quelle est la différence entre une SICAV ou un FCP ?
Pourquoi investir dans un ETF (Exchange Traded Funds) et comment bien le sélectionner ?
Faut-il choisir la gestion active (OPCVM) ou passive (ETF) ?
Pourquoi diversifier son patrimoine grâce au Private Equity ?
Faut-il acheter des Bitcoins ? Que penser des crypto-monnaies dans un patrimoine ?
Faut-il acheter de l’or ? Comment l’acheter, le détenir et dans quelle proportion ?
Pourquoi souscrire un PER ? (Plan d’Epargne Retraite)
Peut-on mettre des BSCPE dans un PEA ?
Pourquoi démembrer un contrat de capitalisation ?