
Se préparer correctement à sa retraite est important. Il s’agit d’un moment charnière en gestion de patrimoine. Il doit être correctement anticipé. Les objectifs sont multiples :
- S’assurer les revenus complémentaires nécessaires pour prendre le relais de l’activité professionnelle.
- Protéger son conjoint.
- Transmettre une partie de son patrimoine à ses enfants pour anticiper la succession.
- Assurer la gestion de son patrimoine en cas d’altération de ses facultés.
Comme souvent en matière de gestion de patrimoine, plus on s’y prend tôt et plus les objectifs affichés sont aisés à atteindre. Nous conseillons à nos clients de partir de leurs besoins et de se poser les questions suivantes :
- De quel montant de revenus complémentaires ai-je besoin à la retraite (net de fiscalité) ? Il est conseillé de réaliser un tableau ressources / dépenses.
- Si un jour je dois faire face à la dépendance, est-ce que mes ressources et mon patrimoine pourront supporter une hausse de dépenses ?
- Si mes facultés sont altérées, est-ce qu’un proche ou une personne de confiance peut me représenter ?
- Si je décède, est-ce que mon conjoint aura les ressources et le patrimoine nécessaires pour assurer son train de vie ? L’étude du régime matrimonial, des avantages matrimoniaux et la mise en place de stratégies dédiées sont à envisager.
- Si mon patrimoine est suffisant, est-ce que je peux envisager d’en transmettre dès maintenant une partie à mes enfants ? Si oui, sous quelle forme ?
Compléter ses revenus à la retraite
Une fois le besoin de revenu complémentaire et son montant identifiés, plusieurs stratégies peuvent être mises en place.
Si l’on se situe entre 5 et 20 ans avant sa retraite, un complément sous la forme d’un loyer versé par des SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) est envisageable. Une phase de capitalisation (achat des parts en nue-propriété) précédera une phase de perception des revenus (au terme d’un démembrement dont la durée dépendra du temps restant avant la retraite). Nous privilégions les SCPI de rendement car elles ne demandent aucun suivi. Nos clients qui atteignent 70 ans commencent souvent à se lasser de gérer des locataires, suivre la fiscalité, faire des travaux…
La perception d’une rente financière est également possible. Des placements prévus à cet effet sont à envisager comme le PERP, le PERE, le PERCO et le PER (Quels sont les bons réflexes à avoir sur un contrat d’épargne retraite ?). Lorsque l’on est actif, des versements seront effectués, le plus souvent déductibles des revenus, avant de percevoir une rente viagère fiscalisée à la retraite. Des options sont possibles afin d’adapter la rente aux besoins : rente réversible, rente progressive, rente annuités garanties…
Des solutions comme le PEA ne sont pas à négliger. Il est également possible de les convertir en rente viagère.
Il convient dans tous les cas de conserver une épargne disponible, liquide, en cas de besoin. Le contrat d’assurance-vie est adapté à cet objectif. Toujours liquide et optimisé fiscalement pour la succession, il servira à compléter le train de vie si besoin ou à payer des dépenses importantes non prévues (frais de santé, aménagement de la maison…).
La dépendance
Le grand âge peut être synonyme de bien des maux et la dépendance en fait partie. Pour rappel, la dépendance est l’incapacité de réaliser seul les actes de la vie quotidienne comme les courses, le ménage ou la cuisine. En France, 8% des plus de 60 ans sont concernés et 20% des plus de 80 ans.
Les enfants sont souvent les premiers à devoir aider leurs parents. La génération qui atteint aujourd’hui le grand âge n’a le plus souvent rien prévu et ce sont les enfants qui doivent prendre le relais dans l’urgence en cas de problème. L’aide apportée peut prendre la forme d’une participation financière et/ou d’une présence parfois quotidienne. La plupart des personnes âgées souhaitent rester au domicile le plus longtemps possible avant d’entrer, éventuellement dans un établissement d’hébergement dédié à l’accueil des seniors.
Un certain nombre de contrats dépendance permettent de couvrir les problématiques financières. Il est toujours important de prévenir sa famille de l’existence de ces contrats.
Protection du conjoint
Des écarts importants de patrimoine et de revenus peuvent exister entre les conjoints. En cas de décès de l’un des époux, il faut que le conjoint survivant puisse assurer son train de vie. Ce dernier doit posséder le patrimoine nécessaire ou bénéficier d’un certain nombre de revenus complémentaires : usufruits successifs, être bénéficiaire de contrats d’assurance-vie ou d’assurances décès… Les solutions à mettre en place ne manquent pas, sans pour autant alourdir la fiscalité de la génération suivante.
Un travail sur le contrat de mariage et sur les avantages matrimoniaux doit être réalisé. Comme toujours les successions qui se déroulent bien sont celles organisées en avance et pour lesquelles tous les membres de la famille ont été impliqués ou informés en amont. Après un décès, rien de mieux pour semer le trouble dans une famille que de découvrir des dispositions non expliquées antérieurement.
Il peut être également intéressant de désigner son conjoint comme réservataire de son PER.
Transmission de son patrimoine / Optimisation de la succession
Généralement les parents veulent aider leurs enfants. Toutefois il est important de ne pas se démunir. Tous les notaires vous le diront. Des donations peuvent être mises en place mais celles-ci doivent être intégrées dans la stratégie patrimoniale.
Afin d’optimiser la succession sans se démunir, le contrat d’assurance-vie est là pour vous. Avant 70 ans, il permet d’investir des sommes importantes qui seront transmises aux héritiers avec une fiscalité douce en cas de décès du souscripteur. Par ailleurs, ces sommes restent toujours accessibles en cas de besoin. La rédaction de la clause bénéficiaire et le choix du contrat sont fondamentaux.
Assurer la gestion de patrimoine en cas de dépendance
Revenons vers la génération d’aînés n’ayant souvent rien prévu pour une situation de dépendance. Des solutions de gestion du patrimoine ont été mises en place pour remédier aux cas de blocage du patrimoine.
Ces solutions ont pour objectif de simplifier la vie des familles, protéger ceux qui en ont besoin et de ne pas encombrer les tribunaux des cas parfois très simples qui peuvent être gérés au sein même de la famille. En effet, en présence d’un proche à accompagner n’ayant plus toutes ses facultés, il faudra s’adresser au juge des tutelles pour réaliser les actes courants.
Stratégies patrimoniales
La retraite est donc une étape à bien prévoir en amont et de nombreuses solutions existent. Vous trouverez ci-dessous quelques réflexions qui pourront être développées dans le cadre de la mise en place d’une stratégie globale :
Quelle rente viagère choisir sur un contrat d’épargne retraite ? PER, PERP, Madelin…
Quels sont les bons réflexes à avoir sur un contrat d’épargne retraite ?
Pourquoi faire des donations ? Y a-t-il un âge optimal pour faire des donations à ses proches ?
Pourquoi souscrire un PER ? (Plan d’Epargne Retraite)
Pourquoi mon plafond de déduction d’épargne retraite n’apparaît pas sur mon avis d’imposition ?
Pourquoi convertir son PEA en rente viagère ?